Ma vie d'antan

Depuis un moment, il vivait en ville. Son travail l'y a contraint. Il l'a pris de sa vie d'antan lui laissant quelques moments libres pendant lesquelles il pouvait revenir, par coup de quelques jours, à sa chère campagne.

L'espace, le ciel, les étoiles, la verdure, le silence, le chant du vent, la simplicité des gens.

Tout cela lui manquait. Et puis la vie et la ville se sont mêlées à son travail pour encore réduire ces moments libres. Sa vie d'antan était loin derrière. Un simple souvenir. Un beau souvenir. Par moment et dans le feu de l'action, il marquait une pause pour réfléchir, pour y penser. Ces moments lui manquaient. Il se sentait arraché. Il se sentait dans un milieu qui ne lui appartient pas. Et dans ces moments de pause, il regardait autour de lui. La ville grouillait. Les gens passaient rapidement. Et lui était en pause. Pratiquement immobile. Suivant ces mouvements interminables. Et les gens passaient. Ne s'arrêtaient guère. Ou s'arrêteraient à coup, pour voir le néant. Contempler ce qui n'était guère intéressant. Ces choses artificielles qui nous entouraient. Et puis revenait vers lui ces choses naturelles d'une vie révolue.

L'espace, le ciel, les étoiles, la verdure, le silence, le chant du vent, la simplicité des gens.

C'était une belle vie. Il se souvenait des papillons. En ce temps, ils abondaient. De toutes les couleurs de toutes les tailles. Et les abeilles ravies que la période du froid ait laissé place à la tiédeur du printemps et que les fleurs s'épanouissent pavanant leurs meilleurs atouts. Ces couleurs rouge et noir en abondance. Des coccinelles par là et des coquelicots par si. Et puis hmmmm ce que ça sentait bon. Ces fleurs d'oranger avec leur odeur délicieuse. Le blanc. Un blanc pur taché de jaune qui présageait un beau fruit appétissant.

Un klaxon, des voitures, des gens qui passent, de la vitesse, direction nulle part, s'arrêter puis reprendre, direction nulle part. Des ordures. Des tas d'ordures. Cela sent mauvais. Et d'autres klaxons. Et un frein qui grince. Deux voitures qui se touchent. D'autres klaxons. Et les conducteurs qui râlent qui hurlent, ne sachant même plus ce qu'ils disent.

Ça le contraint de quitter son doux rêve. Un rêve dont il garde des souvenirs diffus, des sensations.

L'espace, le ciel, les étoiles, la verdure, le silence, le chant du vent, la simplicité des gens, l'odeur des orangers... L'infini

Je veux me rendormir.

Comments

[BLIDA]

Merci pour cette tranche de nostalgie. Même en rêve, j'aimerais retrouver l'odeur des orangers et la caresse du sirocco
Touchante histoire